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Lily's living away
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20 décembre 2010

Melissa auf der Maur - Trabendo - 15/12/2010

J'attendais ce concert depuis six ans. Qu'on se le dise.

Je plaçais donc un lot d'attentes conséquent, à la limite du fantasme. J'avais ainsi de grandes chances d'être déçue, que la réalité ne soit pas à la hauteur de mes espoirs. D'autant plus que les vidéos lives, essentiellement amateurs, que l'on peut trouver sur Youtube ne sont pas très convainquantes. Je m'attendais à affronter une voix sonnant faux, à la limite du supportable, enjolivée et modifiée seulement sur disque et à repartir avec des rêves aussi anéantis que lorsqu'elle a annulé sa participation à la Fête du Bruit de Landerneau au mois d'août, à laquelle j'attendais de participer avec énormément de ferveur.

C'est donc groupie dans l'âme que je me suis rendue au Trabendo pour une soirée qui a commencé dans l'étrange. Ouverture des activités par la projection de son court-métrage Out of our Minds du nom de son album et de son album de comics. Film mystique, bien glauque, tortueux, excentrique. Une histoire dont on ne tient le fil qu'à son dénouement et qui instaure une dimension presque malsaine. Ca parle d'accident de voiture, de magie, de vikings, de coeurs arrachés, de bûcherons à coup sûr canadiens, d'arbres qui saignent abondamment ...

Pause aux deux tiers du film pour laisser la première partie évoluer. Birdpen, dont le leader n'est autre que David Penney du groupe Archive, nous a délivré une espèce d'ambient à la Tangerine Dream en plus (space) rock, avec là encore une bonne touche de glauque. Il nous a martelé qu'il n'y a pas d'échappatoire dans cette vie, qu'il est possédé par une force qu'il ne contrôle pas et d'autres choses tout aussi introspectives et torturées au long de sa setlist, accentuée par un décor étrange composé de répliques d'oiseaux empaillés posé ça et là sur les amplis et les claviers. Sans avoir été spécialement convaincue, leur prestation ne m'a pas insupportée pour autant, ça m'a permis de découvrir.

Après le retrait de leur matériel, nous avons eu le droit à la fin de OOOM, prouvant plus que jamais qu'il est très conceptuel mais un chouïa longuet quand même.
Melissa auf der Maur est entrée sur scène vers 21h30, avec toute l'implication scénique qu'on lui connaît, vivant entièrement la moindre note jouée, bien que le son ne soit pas franchement à la hauteur pendant la première moitié, notamment au niveau du chant que l'on ne devinait que vaguement. Enchaînement d'un savant mélange de titres de ses deux albums solo (sortis respectivement en 2004 et 2010) teinté de bon heavy et d'une maîtrise à toute épreuve. Une partie du public, venue pour voir la rouquine du "Grand Secret" en duo avec Indochine il y a quelques années, a probablement été étonné s'ils ne se sont pas attardés davantage au parcours de la belle. Seul petit bémol à mon goût : Son duo virtuel avec Glenn Danzig. Instrumental et voix masculine en bande-son, Melissa seule sur scène y répondant. Cela manquait tellement de naturel que ça a ralenti l'ambiance le temps du morceau pourtant prenant, exorcisant sa peine causée par le décès de son père.

Elle a pris son temps en cette dernière date de tournée européenne. Longue setlist, beaucoup de communication avec le public (étant native de Montréal, elle est bilingue anglais-français), pas mal de partage avec les - jeunes - membres de son groupe. Ambiance conviviale à souhait sur de la bonne grosse musique impeccable et un chant on ne peut plus juste, finalement.
Un quart d'heure après le concert, c'est munie d'une bonne tasse de thé fumant qu'elle est venue à notre rencontre discuter, s'intéresser, plaisanter, délivrant volontiers quelques conseils sur la pratique de la basse à la semi-novice que je suis.

Live loin d'être décevant, bien intéressant sans pour autant être apocalyptique, répondant relativement bien à mes attentes. Je garde un vrai bon souvenir de sa prestation et de sa rencontre et j'espère vivement que cela ne prendra pas à nouveau six ans avant de la retrouver.

lily


MANO SOLO - Partir Ailleurs

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